Saint Babolein, L’audace de boucler la Marne : abbé et bâtisseur de fraternité
« Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs. »
Psaume 127, 1
Au VIIᵉ siècle, le moine Babolein – formé à Luxeuil dans le sillage de saint Colomban – obtient de la régente Nanthilde un méandre entier de la Marne. Il y fonde le monastère de Saint-Pierre-du-Fossé (futur Saint-Maur-des-Fossés) et fait élire son abbé par les moines : un geste novateur, à mi-chemin de la règle colombanienne et de la douceur bénédictine. Sous la protection de Clotaire III, la communauté devient phare de prière et de solidarité. Babolein s’endort vers 660-670 ; sa mémoire perdure dans la chapelle Notre-Dame-des-Miracles. Sa fête liturgique est célébrée le 26 juin.
Note culturelle
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Vestiges vivants – Les ruines de l’abbaye et de la tour dite « Rabelais » se visitent encore dans le parc de Saint-Maur-des-Fossés ; la crypte de la chapelle Notre-Dame-des-Miracles passe pour abriter son tombeau.
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Une Vita épique – Rédigée vers 1058, la Vita sancti Baboleni mêle histoire et légende : on y croise des Bagaudes rebelles et des miracles d’“huile sacrée” suintant du sarcophage.
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Toponymie obstinée – L’abbaye a tellement marqué les esprits qu’elle a donné son nom à la ville (Saint-Maur-des-Fossés) et au fameux “boucle” sur la Marne : le tracé sinueux reste le symbole d’un moine qui voyait loin… dans les détours.
Prière
Seigneur,
Toi qui inspires les bâtisseurs de paix,
accorde-nous, par l’intercession de saint Babolein,
l’audace de reconnaître dans nos méandres
des terres fertiles pour l’Évangile.
Que son exemple nous apprenne
à mêler courage et douceur,
à lever des ponts de fraternité
là où d’autres voient des frontières d’eau.
Saint Babolein, prie pour nous.
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