Saint Ansbert : Moine, Chancelier et Fugitif de Dieu : D’abord promis aux honneurs, il choisit la tonsure !
Saint Ansbert : Moine, Chancelier et Fugitif de Dieu : D’abord promis aux honneurs, il choisit la tonsure !
Une jeunesse bien tracée... enfin, presque !
Né en 629 dans une noble famille de Chaussy-en-Vexin, Ansbert était destiné à une belle carrière… et à un mariage arrangé. Son père, qui avait le sens des alliances (et pas vraiment celui du consentement), le fiança à Angadresme, une jeune femme de bonne famille. Problème : la demoiselle préférait le voile à la vie conjugale. Coup du destin (ou coup bien calculé ?), elle développa une mystérieuse maladie de peau, suffisamment repoussante pour annuler le mariage… avant de guérir miraculeusement une fois entrée au couvent. Coïncidence ? On vous laisse juger.
De son côté, Ansbert, plutôt bon élève, grimpe vite les échelons à la cour du roi Clovis II. Il devient référendaire, c'est-à-dire le gars chargé de préparer les diplômes royaux – en gros, il était à la chancellerie ce qu’un bon assistant administratif est aujourd’hui à une mairie. Il finit même chancelier, responsable de l’anneau royal, ce qui, à l’époque, était l’équivalent d’avoir les codes du coffre-fort.
Quand la vocation l’emporte sur l’ambition
Mais la vie de cour, c'est bien beau, sauf quand on commence à rêver d'autre chose. En priant un peu trop, Ansbert a une illumination : pourquoi ne pas devenir moine ? Ni une, ni deux, il fugue direction l’abbaye de Fontenelle pour retrouver Saint Wandrille. Petit hic, ce dernier lui conseille quand même de faire les choses dans les règles. Ansbert retourne donc à la cour pour obtenir officiellement sa liberté avant de revenir sagement dans son monastère.
Là, il devient moine modèle, toujours fourré dans les livres, sans doute en train d'éplucher les écrits de Grégoire le Grand et de Saint Colomban comme d’autres dévoreraient des romans policiers.
Abbé superstar et évêque (presque) malgré lui
Après la mort de Saint Wandrille, son successeur, Saint Lambert, quitte l’abbaye pour Lyon. Qui pour reprendre le flambeau ? Vous l’avez deviné : Ansbert ! Sous sa direction, l’abbaye prospère, attirant dons et disciples. Mais c’est là que tout bascule : en 684, le roi convoque notre paisible abbé et lui annonce qu’il est promu évêque de Rouen. Malgré ses protestations (le peuple insiste aussi, donc difficile de dire non), il est sacré par son ancien compagnon Saint Lambert.
En tant qu’évêque, il se fait remarquer par sa générosité : plutôt que d’acheter des châteaux, il distribue aux pauvres l’argent économisé – une politique sociale avant l’heure. Il s’occupe aussi de Saint Ouen, son prédécesseur, en transférant ses reliques et en lui offrant un baldaquin tout en or et pierres précieuses.
Un exil pas si doré
Mais les temps sont durs : les Austrasiens prennent le pouvoir et Pépin de Herstal, qui n’a pas un grand amour pour lui, l’exile à l’abbaye d’Hautmont en 689. Là-bas, il continue de prier et d’enseigner jusqu’à sa mort le 9 février 694 (ou 695 selon les versions). Sur le chemin de son retour posthume à l’abbaye de Saint-Wandrille, plusieurs miracles auraient eu lieu – un dernier pied de nez aux pouvoirs politiques de l’époque !
Prière à Saint Ansbert
Seigneur,
Toi qui appelles chacun à son heure, donne-nous, comme à Saint Ansbert, le courage de suivre notre vraie vocation, même quand le monde veut nous mener ailleurs. Aide-nous à œuvrer pour la justice et la charité, à ne pas céder aux honneurs faciles, mais à chercher toujours Ton royaume.
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