Saint Volusien : un martyr entre deux royaumes

Saint Volusien : un évêque entre deux feux (et un coup de tête fatal)


Volusien (Volusianus en latin), septième évêque de Tours de 491 à 496, n’aurait sans doute jamais imaginé que sa carrière finirait… la tête séparée du reste. Mais que voulez-vous, être évêque à l’époque des Francs et des Wisigoths, ce n’était pas exactement une sinécure. Fêté le 18 janvier, ce saint martyr nous rappelle que, parfois, garder la tête froide n’est pas suffisant quand les ennemis s’en mêlent.


Un héritage prestigieux (mais risqué)

Né dans une noble famille d’Auvergne – où être riche et pieux allait de pair – Volusien eut probablement droit à une éducation impeccable : latin, prière et savoir-vivre ecclésiastique. Proche de son prédécesseur Saint Perpet, il était parfaitement préparé à gérer Tours… ou du moins, il le pensait. Parce qu’être évêque dans une ville convoitée par les Wisigoths ariens d’un côté et les Francs catholiques de l’autre, c’était un peu comme arbitrer un match où les deux équipes jouent pour gagner, mais vous prennent pour le ballon.


Quand Alaric II se méfie (et n’a pas tort)

Tout allait bien pour Volusien jusqu’à ce qu’Alaric II, roi des Wisigoths, commence à flairer une trahison. Et il n’avait pas complètement tort : entre Clovis, fraîchement converti au catholicisme, et Volusien qui devait bien lever un sourcil approbateur, il y avait de quoi être nerveux. Alors, pour éviter que l’évêque ne se rapproche un peu trop du camp adverse, Alaric prit une décision radicale : direction l’exil, loin de Tours, à Toulouse.


Une fin… tranchante

Après la fameuse bataille de Vouillé, en 507, où Clovis mit Alaric hors jeu (littéralement), Volusien se retrouva pris dans la débâcle wisigothe. On pourrait croire qu’un exil dans les Pyrénées serait l’occasion de méditer au calme, mais les Wisigoths, visiblement rancuniers, décidèrent que la tête de l’évêque ferait une offrande plus convaincante que ses prières. C’est donc à Pamiers que l’histoire de Volusien se termina… sans lui laisser le temps de dire « amen ».


Un saint patron qui a du panache

Malgré sa fin abrupte, Volusien n’est pas tombé dans l’oubli (contrairement à sa tête). Déclaré martyr, il est aujourd’hui le saint patron de Foix, et ses reliques reposent dans l’abbatiale Saint-Volusien. Si vous passez par là, un petit détour s’impose – ne serait-ce que pour saluer cet évêque qui n’a jamais perdu la foi, même quand il perdait le reste.


Une leçon pour les temps modernes

Saint Volusien nous rappelle que, parfois, même les meilleures intentions peuvent mal tourner (surtout si elles impliquent des Wisigoths). Mais il nous apprend aussi que, face à l’adversité, on peut garder sa dignité – et peut-être même décrocher une fête au calendrier liturgique. Alors, la prochaine fois que vous sentez que tout va de travers, souvenez-vous : si Volusien a traversé tout ça avec panache, vous pouvez gérer une mauvaise journée au bureau.



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