Saint Gaud d’Évreux : Patron des bébés nerveux et des adultes déprimés
Gaud d’Évreux (alias Gaudus ou Waldus, pour ceux qui aiment les surnoms stylés), aurait été le deuxième évêque d’Évreux, un job qu’il occupa consciencieusement de 440 à 480, soit quarante ans de bons et loyaux sermons. Vénéré pour ses talents de guérisseur, il est fêté le 31 janvier à Évreux… sauf à Coutances et Avranches, où il a décidé d’être célébré la veille, histoire de se démarquer un peu.
Issu d’une famille aisée d’Évreux (oui, il n’a pas grandi dans une chaumière en ruine, pour une fois), Gaud voit d’un œil très moyen la manière dont la population s’amuse à profaner tout ce qui bouge après la mort de saint Taurin. Ni une ni deux, il décide de remettre un peu de discipline dans tout ça : il prêche, il construit des églises, et il secoue les âmes égarées. Bref, il fait du zèle et devient l’évêque du coin.
Pendant quarante ans, il gère son diocèse avec sérieux, mais en 480, il en a probablement un peu marre des doléances quotidiennes (« Mon fils ne veut pas aller à la messe », « Mon voisin a volé ma chèvre ») et choisit de prendre une retraite bien méritée dans la forêt de Scissy. Malheureusement, la détox spirituelle ne le protège pas de la grande faucheuse, et il s’éteint paisiblement vers 491.
Après sa mort, ses reliques deviennent des aimants à miracles : les gens viennent en pèlerinage et repartent guéris de tous leurs maux. Une rumeur tenace affirme même que saint Gaud est spécialisé dans les maladies nerveuses des bébés et les dépressions des adultes. En résumé, si votre enfant pleure sans raison ou si vous avez un gros coup de blues, c’est à lui qu’il faut s’adresser !
À Saint-Pair-sur-Mer, où un autel lui est dédié, les parents autrefois venaient faire bénir les langes de leurs bambins pour éviter qu’ils ne se transforment en petits monstres hurlants. Aujourd’hui, les fidèles préfèrent écrire leurs requêtes sur un registre ou glisser des petits mots sur l’autel, façon boîte à souhaits divine.
Si vous passez par Normanville, ne manquez pas l’église qui lui est consacrée. Qui sait, peut-être qu’un miracle vous y attend ?
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