Saint Abdalong : L’évêque qui avait du répondant !
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. »
(Matthieu 10:28)
Si vous pensiez que Marseille n’était peuplée que de poissonniers gouailleurs et de supporters de l’OM, détrompez-vous ! Au VIIIe siècle, la ville avait un évêque au nom aussi chantant qu’un opéra : Saint Abdalong.
Alors, soyons honnêtes, ce brave homme est un peu tombé dans l’oubli. Dom Mabillon, un moine historien du XVIIe siècle, pensait même que son siège avait été occupé par un certain Ambroise… sauf que le Martyrologe gallican (l’ancêtre du calendrier des fêtes catholiques) affirme que c’était bien Saint Abdalong qui avait pris la suite de Saint Sérénus. Un vrai feuilleton médiéval !
D’après le Martyrologe, notre évêque aurait marqué son temps par son érudition sacrée et une vie épiscopale exemplaire. Traduction moderne : il savait bien prêcher et ne faisait pas la java après les vêpres. Après avoir donné à ses ouailles un modèle de sainteté – et probablement quelques sermons bien sentis –, il est parti rejoindre les chœurs célestes, en espérant qu’ils chantent juste.
Mais Saint Abdalong n’a pas régné seul sur le Marseille du VIIIe siècle ! En effet, il a côtoyé Charles Martel, le roi des baffes (sur les Sarrasins, en tout cas). Quand ce dernier débarque à Marseille pour remettre un peu d’ordre et virer le duc Mauront, qui avait eu la bonne idée d’ouvrir les portes de la ville aux envahisseurs, notre saint homme était là pour assister au spectacle.
Et puisqu’on parle de bravoure, difficile de ne pas évoquer l’incroyable destin de Sainte Eusébie et de ses quarante compagnes. Ces moniales, disciples de Saint Cassien, vivaient paisiblement dans leur monastère au bord de l’Huveaune… jusqu’au jour où les Sarrasins, fraîchement invités par le traître Mauront, décidèrent que leur sanctuaire ferait un parfait terrain de pillage.
Plutôt que de tomber entre leurs griffes, Eusébie, avec une détermination qui force le respect (et donne des frissons), s’est mutilée le visage avec un instrument tranchant. Ses sœurs l’ont suivie dans cet acte héroïque, préférant perdre leur beauté que leur pureté. Devant ce spectacle, les envahisseurs, furieux, ont choisi de les massacrer… offrant à l’histoire quarante nouvelles martyres.
Quelques décennies plus tard, Charles Martel mit un terme définitif aux ambitions des Sarrasins en France et les reliques des saintes furent déposées à Saint-Victor, où elles furent vénérées pendant des siècles. Jusqu’à la Révolution, chaque novice qui recevait le voile sacré entendait encore l’histoire de ces héroïnes… et devait probablement se dire que la vie monastique, c’était quand même du sérieux !
Alors, la prochaine fois que vous passez devant l’abbaye de Saint-Victor, ayez une pensée pour Saint Abdalong, Sainte Eusébie, et toutes ces figures marseillaises qui, entre prières et batailles, ont écrit une page haute en couleur de l’histoire chrétienne !
Prière
Toi qui as donné à Marseille un évêque au nom inoubliable et des saintes au courage inébranlable,
Apprends-nous à ne jamais trahir la foi,
À tenir bon face aux épreuves comme Eusébie et ses compagnes,
Et à taper sur le péché comme Charles Martel sur les envahisseurs !
Accorde-nous la force de vivre selon ton exemple,
Et la sagesse de ne pas trop râler quand on doit affronter les tempêtes.
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