Euthyme le Grand : le saint qui savait garder son calme (et son « euthymie »)

 Euthyme le Grand : le saint qui savait garder son calme (et son « euthymie »)



Né en 377 à Mélitène, dans la Petite-Arménie, Euthyme le Grand n’était pas du genre à s’énerver. Comme son nom l’indique, il avait cette "euthymie" légendaire : la tranquillité d’esprit, la paix intérieure, bref, le zen avant l’heure. Ce moine et saint figure parmi les figures majeures de l'Église catholique et orthodoxe, et son influence s’étend jusqu’au désert de Juda où il a laissé une empreinte inoubliable.

Une jeunesse pieuse et prometteuse

Euthyme n’a pas traîné pour embrasser sa vocation. Sa mère, devenue diaconesse après être restée veuve, l’éleva à l’évêché de Mélitène. Très vite, il devient prêtre, puis prend la charge de surveiller les monastères du diocèse. Mais, à 28 ans, il décide de troquer son confort ecclésiastique contre la vie austère d’ermite en Palestine, au cœur du désert du Wâdi Qelt. C’est là qu’il rencontre son compagnon de solitude et de prière, saint Théoctiste, et qu’ils forment un duo monastique à la foi inébranlable.

Un maître de la spiritualité

Euthyme n’était pas seulement un ermite, mais un véritable guide spirituel. Il enseignait :
« Les armes du moine, c'est la méditation, le discernement des esprits, la tempérance et l'obéissance selon Dieu. »
Autant dire qu’avec une telle discipline, il n’avait pas besoin de salles de sport ou de cours de gestion du stress. Mais sa vraie force résidait dans la charité :
« Gardez toujours comme principe et comme fin de toute activité, la charité sincère, qui est le lien de toute perfection. »

Un homme d’action et de conviction

Euthyme n’était pas qu’un ascète retiré dans une grotte, loin de l’agitation du monde. Il participa au concile de Chalcédoine en 451, où il défendit avec force les définitions sur la personne du Christ. Et quand il ne plaidait pas pour l’orthodoxie, il passait ses hivers à errer dans le désert après la fête de la Théophanie, ne se nourrissant que de plantes sauvages. Une discipline de jeûne qui ferait pâlir les régimes les plus stricts.

Un héritage qui traverse les siècles

Après une vie de jeûnes, de prières et de méditation, Euthyme s’éteignit le 20 janvier 473, laissant derrière lui une communauté florissante de moines. Quelques années après sa mort, ses disciples fondèrent le monastère Saint-Euthyme, qui resta actif jusqu’au XIIe siècle. Aujourd’hui, ses ruines rappellent l’immense héritage de cet homme de foi.

Le dernier mot d’Euthyme

Euthyme nous enseigne que la vie spirituelle, bien qu’austère, peut être incroyablement féconde. Son calme légendaire et son dévouement total à Dieu continuent de fasciner des générations de croyants. En somme, il fut un grand saint qui « ne perdait jamais son Euthyme », même dans les épreuves.

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