Aquilin de Milan : le saint qui a troqué l’évêché pour les piques (au sens propre comme au figuré)
Aquilin, ou Wezelin, né vers 970 à Wurtzbourg et mort vers 1015 à Milan, est un saint que l’Église catholique vénère surtout à Milan et à Wurtzbourg, même si sa biographie ressemble davantage à une énigme historique. Ses dates sont un vrai casse-tête pour les historiens, et certains n'hésitent pas à le placer dans des siècles différents. Bref, une vie un peu floue, mais une fête bien précise : le 29 janvier !
Comme tout bon saint qui se respecte, Aquilin est issu d'une famille noble, fait ses études théologiques, et devient prévôt de la cathédrale de Cologne. Mais voilà, le poste d'évêque, ce n'était clairement pas pour lui ! Après un petit détour par Paris où il soigne les malades du choléra (même pas peur !), il part prêcher contre les doctrines un peu farfelues qui fleurissent à Pavie, comme les arianistes et les cathares.
Mais c’est là que ça se gâte : en chemin vers Rome, il fait une halte à Milan, et là, surprise ! Il se fait poignarder par des hérétiques. On n’est plus dans le petit bobo, mais bien dans le martyr pur et dur, avec une date qui ne varie pas cette fois : le 29 janvier 1018. Comme quoi, même un saint, quand il se pose à Milan, finit par rencontrer des piques.
Après sa mort, les reliques d’Aquilin font un peu le tour de l’Italie : elles sont retrouvées miraculeusement à Milan en 1400 et déposées dans la basilique Saint-Laurent. En 1469, le pape Paul II autorise officiellement son culte. Et, cerise sur le gâteau, en 1600, sous l’épiscopat de Charles Borromée, la chapelle San Genesio à Milan est rebaptisée chapelle Saint-Aquilin, histoire de bien marquer le coup. En 1705 et 1854, les reliques sont transférées à Wurtzbourg, où elles continuent leur périple mystique.
Aquilin, donc, n'a pas manqué de faire son petit tour de l'Europe, mais n’a pas laissé de trace dans les livres d’histoire... si ce n’est celle d’un martyr un peu trop pressé de rencontrer des hérétiques, et qui, entre deux chocs de doctrine, a eu une fin tragiquement théâtrale. Un saint qui, au fond, n'a pas vraiment cherché à faire dans le conventionnel.
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